Appareil Reflex ou Mirrorless ?
Exemple de l'Olympus E-M1

Les appareils reflex sont les seuls appareils capables de faire de bonnes photos. C'est le must de la photographie...

Et pourtant...

  1. La visée réflexe, bien supérieure

    C'est un fait indéniable, les visées réflexes sont plus confortables, précises, claires que les visées électroniques. (dit-on !)

    Le boîtier reflex contient un miroir. En position de visée (miroir incliné à 45 degrés), ce miroir permet de former l'image issue de l'objectif sur un prisme, que l'on voit directement dans le viseur. C'est la Visée réflexe (optique) - Optical ViewFinder - OVF

    Pendant le déclenchement, ce miroir remonte pour que l'objectif puisse éclairer le capteur, puis redescend ensuite.

    Cette visée réflexe (OVF) présente quelques particularités, acceptées des photographes

    • La luminosité de la visée est celle de la scène à photographier. Très claire en plein soleil, très sombre dans les intérieurs, très peu visible la nuit.

    • Le rendu de l'image ne peut être apprécié avant la prise de vue, il faut soit faire confiance à ses capacités de photographe (et à son appareil), soit contrôler, après prise de vue, l'image produite, sa luminosité et sa balance des blancs. Par temps trop ensoleillé, c'est alors impossible.

    • On ne peut viser qu'en plaçant l'appareil au niveau de son oeil; or d'autres visées sont intéressantes.

  2. Mais, quel est l'intérêt d'une visée mirrorless ?

    Depuis quelques années, on trouve sur le marché des appareils dont la petite épaisseur ne permet plus de placer un miroir de visée réflexe, mobile.

    Les appareils mirrorless n'ont pas - comme leur nom l'indique - de miroir pour permettre une visée optique.

    La visée se fait alors par un moyen électronique (oeilleton et très petit écran [Electronic ViewFinder - EVF], ou écran de contrôle, de 3 pouces (7.5 cm) de diagonale, souvent.

    Vis à vis de la visée, cette absence de miroir a des contreparties :

    • La visée peut alors se faire soit sur l'écran, soit sur le viseur et son oeilleton, dans les mêmes conditions de mise au point et de déclenchement.

      On a alors le choix de la visée. Si l'écran est inclinable la visée est possible en-dehors de l'axe des yeux : visée de poitrine (en contre-plongée), visée par-dessus (en plongée), l'appareil étant tenu à la main.

      La visée à l'oeilleton donne une plus grande intimité avec le sujet, mais la visée à l'écran donne au photographe une plus grande liberté.

      Les deux modes de visée sont possibles (et nécessaires)

      Avec un appareil reflex, le plus souvent, seule la visée à l'oeilleton est possible, dans de bonnes conditions de déclenchement et de mise au point.

    • les affichages dans le viseur (ou sur l'écran) sont évidemment plus riches que les infos présentes dans le viseur réflex.

      On peut trouver, outre les infos habituelles, la focale de l'objectif, un niveau, la position de la zone mise au point, éventuellement, les visages détectés, ou la zone suivie en mise au point continue.

      On peut aussi y voir l'image telle qu'elle sera rendue après correction trapézoïdale de la perspective, si vous le souhaitez.

      On peut effectuer les principaux réglages (qui s'affichent) sans perdre le temps de déplacer son appareil pour regarder l'écran.

    • L'image du viseur est celle issue du capteur, elle montre ce que sera la photo.

      Quand on règle la compensation d'exposition, l'effet de l'action est visible immédiatement dans le viseur (le processeur traite l'image du viseur - 700 000 pixels colorés - comme le seront les pixels de la photo enregistrée.

      Quand on modifie la balance des blancs, à chaque pas de réglage, l'image vue dans le viseur prend en compte ce nouveau réglage.

      Quand les scènes à photographier sont fugitives, il est très sécurisant de savoir - avant - ce que sera l'image enregistrée.

      Il est alors inutile de regarder l'image enregistrée, elle est conforme à ce que montrait le viseur.

    • Par grande lumière, on peut continuer à déclencher, car l'image vue dans le viseur est celle qui sera enregistrée.

    • Par faible lumière (ce qui est de plus en plus fréquent, car les sensibilités des capteurs sont de plus en plus élevées), on vise aussi bien qu'en éclairage normal, ce qui est loin d'être le cas des OVF.

    • On peut aussi, via le viseur, regarder les photos précédentes, demander un retraitement d'une image Raw... Ce qu'on ne peut évidemment obtenir d'un appareil reflex : par grand soleil, l'écran est inutilisable, et on ne peut plus contrôler les images enregistrées. Dommage.

    • Le miroir, bruyant, a disparu, et son bruit aussi.

      Il reste le bruit du déclencheur (mécanique), et celui de l'objectif (mise au point, diaphragme). Ce fonctionnement, plus discret, permet de déclencher dans de nouvelles conditions, interdites jusqu'à présent.

  3. Et si le confort de la visée électronique était suffisant ?

    C'est le cas de la visée sur les Olympus E-M1, Olympus E-P5, et les derniers boîtiers Sony. Ils utilisent tous le même afficheur Epson de génération 2013!

    • L'affichage sur un E-M1 se fait en 120 images/seconde, après un traitement de 16ms (34ms sur les E-P5). 16 ms, c'est le temps qu'il faut pour que le son parcoure 5m. Imaginez-vous voir et entendre un 'clap' situé à 5m de vos yeux et de vos oreilles. Avez-vous déjà remarqué une différence entre l'ouïe et la vue ?

    • L'écran de l'afficheur est un écran XGA : 1024x768. Ce sont vos écrans de PC 15 pouces, mais ici dans quelques millimètres carrés (les fabriquants indiquent le nombre de pixels monochromes, soit 3 pixels monochromes par pixel coloré. Faites vos comptes, on tombe bien sur les 2 350 000 pixels indiqués.)

    • L'image affichée est ainsi de même taille que les images présentées par les meilleurs viseurs des 'gros' boîtiers reflex (ex : le Nikon D4).

    La visée électronique de l'Olympus E-M1 m'apparaît comme très supérieure à toute visée réflexe...

    ... car la visée est confortable (bien plus que la plupart des visées réflexes), et les prestations de ces viseurs bien supérieures.

    ... car elle laisse le choix, pour chaque photo, entre la visée à l'oeilleton, et la visée à l'écran - sur un écran instantanément inclinable.

    Après avoir essayé un Olympus E-M1 (ou E-P5), les appareils reflex me semblent maintenant périmés, ringardisés, obsolètes, bref, d'un temps passé.

    Cette impression est réelle, et ses conséquences (abandon des appareils reflex) raisonnables, car les prestations générales de ces boîtiers sont excellentes.

    Il est dur de se réparer de son boîtier reflex, mais - je dois le reconnaître - je ne peux plus m'en servir, il me semble peu ergonomique. Il me sert maintenant de secours.

    Ah! le silence du déclenchement; toute l'assemblée n'est plus avertie que vous avez déclenché!

    D'autres boîtiers suivront, chez d'autres constructeurs, quelque soit la taille du capteur. Avec des EVF de qualité égale ou supérieure à celle du viseur de l'E-M1, une nouvelle ère commence : celle du boîtier Full Digital Reflex